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mis à jour le Mercredi 15 Juin, 2016 12:48

 

 

4ème de couv…

Vienne, 1908. Isaac Rabinovitch, étudiant en médecine, croise le chemin de Sigmund Freud. Le grand professeur, déjà célèbre, s’attache à ce jeune Candide et lui parle librement : ses amours, ses rancoeurs, ses jalousies, autant de confidences qu’Isaac consigne dans un journal. Jour après jour, il y raconte les faits et gestes du maître, mais aussi la vie dans la Vienne finissante de 1900. S’y dévoilent tout ce qui n’a pas été dit sur la psychanalyse, la vie de Freud, le comportement des premiers psychanalystes, les excès et folies d’une révolution dans le siècle.

Un jour de décembre 2003, ce document dont personne ne soupçonnait l’existence tombe entre les mains d’un chercheur expatrié. Mais plus le lecteur entre avec passion dans la vie de cet inconnu surgi du passé, plus les malheurs l’accablent, comme si une malédiction était attachée à ce manuscrit dont il a hérité par hasard.

Croisant passé et présent, vérité et fiction, Tobie Nathan raconte Freud à travers cette relation imaginaire, et réussit dans cette fresque étourdissante un roman d’une totale liberté et d’une audace inouïe.

 

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Annonce

Parution en Poche de Mon patient Sigmund Freud le 13 octobre prochain — Points Seuil

Audacieux et innovant, insolent et romanesque à souhait, Tobie Nathan tisse une fresque étourdissante autour de l’histoire de la psychanalyse et les codes qu’il connaît bien.

Recueillir les confidences de Sigmund Freud… Isaac Rabinovitch l’a fait! Et il a, en l’an de grâce 1908, consigné toutes les paroles du père de la psychanalyse dans des carnets. Voici enfin dévoilé tout ce que le premier cercle des disciples de Freud aurait pris soin de faire disparaître: le rapport excessif de Sigmund au sexe, à l’argent, aux drogues; autant de vices si faciles à cueillir dans une Vienne mourante, symbole du déclin de l’Empire austro-hongrois… Quand un chercheur expatrié tombe sur le précieux journal en 2003, le voilà accablé de malheurs et de catastrophes en série. Existe-t-il une malédiction Freud?

Tobie Nathan, Mon patient Sigmund Freud, roman Points Seuil, 2011

   
   
   
L'auteur

Réputé pour ses travaux en ethnopsychiatrie, Tobie Nathan mène en parallèle une carrière d’écrivain : il a écrit de nombreux romans (dont un porté à l’écran: Saraka Bô) et une pièce de théâtre. En 2005, il a participé au Livre noir de la psychanalyse.

   

 

Traductions

Traduction en roumain : Pacientul meu, Sigmund Freud, par Nicolae Constantinescu, Pro, Scribum ad Notarium, 2007.

 

Traduction en chinois : , HAN Hulin chez Chasse Litte Culture Developing Co. Pekin, 2009.

 

   

 

Critiques

 
 

Émission du jeudi 16 mars 2006 : Philippe Bertrand reçoit Tobie Nathan dans : "quand j'serai grand"…

 

Périscope

Albert Sebag

Freud - dont on célébrera le 150e anniversaire de la naissance le 6 mai -, est le héros du roman de l'ethnopsychiatre Tobie Nathan qui paraîtra le 23 chez Perrin. « Mon patient Sigmund Freud » raconte comment un universitaire met la main sur le journal intime d'Isaac Rabinovitch, lequel fut le confident du père de la psychanalyse durant une quinzaine d'années. Bref, voilà Freud sur le divan et c'est palpitant…

© le point 16/03/06 - N°1748 - Page 128


.../... à ne pas manquer, sur France Inter, la prochaine émission de Cosmopolitaine sur Sigmund Freud, avec Catherine Clément, Tobie Nathan, Jean-Marc Vallée…
 


.../... Le 12 mai 2006, le livre présenté par Gérard Collard dans le magazine santé sur France 5… regarder l'émission

 

Voici ce que l'on peut lire dans la rubrique "les livres du mois" du magazine "Questions de femmes" du mois de mai 2006 : "Un universitaire tombe sur le journal d'Isaac Rabinovitch, le confident de Sigmund Freud. L'homme y raconte sa vie auprès du père de la psychanalyse, à Vienne, à Zurich, puis à Berlin. Au fil de sa lecture, le chercheur découvre tout ce que l'on ne connaissait pas sur les débuts de la psychanalyse et sur sa figure légendaire: sa vie privée, ses rencontres avec Otto Gross (un psychanalyste anarchiste, cocaïnomane), le comportement contestable des premiers psys. Mais plus le chercheur tourne les pages de cet incroyable journal, plus la malédiction semble le frapper... Célèbre pour ses travaux en ethnopsychiatrie, Tobie Nathan est aussi un formidable romancier!"

 


4 mai 2006, Le Figaro Littéraire :

Mon patient Freud de Tobie Nathan Perrin, 466 p., 20,50 €.

… Vienne, 1908. Et si Freud avait confié sa vie à l'un de ses patients ? L'ethno-psychiatre Tobie Nathan prend toutes les libertés romanesques pour soulever les pans secrets de la vie de Freud.

 


Une recension dans Tribune Juive du mois de mai 2006 par Hélène Schoumann …

 


Une recension dans Guysen Israël News par Eric Ohayon

Une recension dans La Croix du jeudi 1er juin 2006

Marque-page

 

Roman. MON PATIENT SIGMUND FREUD de Tobie Nathan, Perrin, 350 p., 20,50 Euro.
Paru le: jeudi 01/06/2006

Tobie Nathan est un malin ! Réputé pour ses travaux en ethnopsychiatrie, dans le prolongement de ceux de Georges Devereux, et actuellement conseiller culturel auprès de l'ambassade de France en Israël, il s'arrange, par le biais de ce roman, pour faire passer certaines des critiques actuelles émises à l'égard de la psychanalyse et de son fondateur. Le romancier est d'autant plus malin qu'il met en scène ses deux principaux personnages en entrecroisant leurs journaux intimes : Léopold Caro, psychanalyste et universitaire, est installé depuis 2003 comme conseiller d'ambassade au Burundi (tout rapprochement avec l'auteur...) ; Isaac Rabinovitch, jeune psychiatre russe à Vienne, est resté de 1910 jusqu'à 1939 le confident le plus cher de Freud. Par le hasard d'une rencontre, dans un aéroport africain en flammes, avec le petit-fils de Rabinovitch, Lépopold Caro se retrouve en possession d'une copie informatique du journal du grand-père. Ses ennuis commencent alors.

Car le journal du juif Rabinovitch est très recherché ! Ne dévoile-il pas ce qui n'aurait jamais été révélé sur Freud ? Sa vie privée dans son appartement de la Berggasse entre sa femme et sa belle-soeur tant aimée. Son impuissance à aider ses patients, notamment Hanna von K., qui se suicide quelques jours après son dernier rendez-vous avec le professeur, ou Sergueï Pankeïev, « l'homme aux loups » plus malade que jamais. Ses rancoeurs à l'égard des premiers psychanalystes, notamment Carl Gustav Alt, qui se laisse prendre aux mailles du transfert avec ses patientes... Peu à peu, Rabinovitch s'éloigne de Vienne et s'engage dans l'espionnage transeuropéen, au profit de la révolution communiste. Ce qui ne l'empêche pas d'être régulièrement invité chez le professeur pour échanger avec lui. Au fur et à mesure que le conseiller d'ambassade Caro - et le lecteur avec lui - avance dans le journal de Rabinovitch, il se découvre menacé par un sombre complot... À lire d'une traite.

CLAIRE LESEGRETAIN

   
Sur le Blog La culture se partage, une longue critique :

Jeudi 16 février 2012

Mon patient Sigmund Freud, de Tobie Nathan

 

Mon patient Sigmund Freud est un roman de Tobie Nathan paru aux éditions Perrin en mars 2006. Je l'ai lu en poche : éditions Points, collection Les grands romans, parution en octobre 2011 (472 pages, 8 €, ISBN 978-2-7578-2567-9).

Tobie Nathan est né en 1948 au Caire (Égypte). Après des études en France (il écrit en français), il devient professeur universitaire en psychologie. Il est ethnopsychiatre et auteur (romans, théâtre, textes scientifiques). Plus d'infos sur le blog de Tobie Nathan.

Je remercie Libfly de m'avoir envoyé ce deuxième roman dans le cadre d'Un poche, un(e) mordu(e), une critique (le premier roman reçu pour cette opération était Le baiser de la pieuvre, de Patrick Grainville).

Décembre 2003, en Afrique. Leopold Caro est psychologue et psychanalyste, en coopération universitaire à Bujumbura (Burundi). Alors qu'il se rend à un colloque à Dakar (Sénégal), il se retrouve coincé à l'aéroport de Lagos (Nigéria). Il y rencontre Jack Bean, comme lui en transit : l'homme est triste car il a raté l'enterrement de sa mère à Tel Aviv (Israël). Jack raconte alors à Leopold que son ancêtre, Isaac Rabinovitch né le 13 juin 1887 à Odessa (Ukraine) et exilé à Vienne (Autriche) a étudié la médecine et a bien connu Sigmund Freud. « C'était un proche, un intime, peut-être l'ami le plus cher de Sigmund Freud ! – Vous vous rendez compte qu'il s'agit d'un document exceptionnel ? » (page 24). Un feu s'est déclaré dans l'aéroport et les voyageurs sont parqués dehors en plein soleil. Jack autorise Leopold à faire une copie de son dossier Zahav (L'or) sur une clé USB. « Et le temps poursuit son cours. C'est lui le véritable maître en Afrique : le temps qui finit par avoir raison de tout ! » (page 22). Durant son voyage et son retour au Burundi, Leopold lit le journal d'Isaac Rabinovitch, devenu Jack Bean.


Été 1908, à Vienne. Isaac Rabinovitch, jeune étudiant en médecine de 21 ans, rencontre Hanna von Kessler dont il tombe éperdument amoureux malgré la différence d'âge et Otto Gross qui va le psychanalyser. « Je vous crois surtout névrosé, Rabinovitch. Vous savez ce que c'est, un névrosé ? C'est quelqu'un qui préfère les plaisirs de l'enfance à ceux de la maturité. Voilà ce que c'est ! » (page 85). Lors d'une soirée, le jeune homme découvre la sexualité, une sexualité très libre. Il rencontre les pionniers de la psychanalyse et devient un proche de Freud, son élève, son confident, son psychanalyste.

Janvier 2004. De retour à Bujumbura avec sa maîtresse, Preciose, une authentique descendante des anciens rois du Burundi, Leopold continue la lecture du journal d'Isaac Rabinovitch mais il est contacté par Gamliel Bean qui lui apprend que son père a été assassiné peu après leur rencontre à l'aéroport de Lagos.
Leopold est-il lui aussi en danger ?

Afin que vous compreniez mieux ce roman qui suit en parallèle la vie de Leopold Caro et la vie d'Isaac Rabinovitch, et qui s'annonce comme un thriller – mais pas que – je vous laisse lire quelques extraits qui vous feront sentir plus proches de chacun des deux hommes.

Du côté d'Isaac Rabinovitch dit Jack Bean
« Sous l'impulsion initiale du maître, je veux dire de Sigmund Freud, ce groupe avait enfin identifié la nature du mal. Le mal, c'était la névrose, et sa cause, la 'répression sexuelle'. » (page 32).

« L'inconscient est ce qui lie les êtres d'une même communauté à leur insu. […] : l'inconscient est cet espace où chacun ressemble à l'autre ; où tous constituent un tout. » (page 36).

« J'ai connu le monde d'avant les deux guerres – c'était le mien ! C'était notre monde, celui que nous avons perdu, nous autres qui sommes nés avant ce siècle. Un monde de tranquille insouciance où les morts reconnaissaient les vivants comme des leurs et les protégeaient. » (page 45).

« Vous voilà attrapé par le même microbe que nous tous, mon jeune ami. Vous serez psychiatre et vous vous engagerez dans la psychanalyse, je vous le prédis ! » (Freud à Rabinovitch, page 232).

Du côté de Leopold Caro

« Ils se sont affranchis de leurs traditions pour entrer dans la modernité, et là ils ont rencontré l'individualité la plus obtuse, une véritable sauvagerie. Ils vous riront au nez tous ces diplomates... Oui, la jalousie ! L'envie et la jalousie ! L'autre jour, je proposais aux deux seuls linguistes du pays de prononcer une conférence ensemble. Le plus vieux a refusé, arguant que l'autre, son cadet de quelques années, ne viendrait que pour piller ses idées (…]. Quant au plus jeune, il a évidemment refusé de paraître en public aux côtés d'un homme qu'il juge compromis dans le gouvernement […]. Jalousie... Envie et jalousie ! Je finis par croire que les Viennois du début du XXe siècle, ceux que décrit Jack Bean dans son journal, avaient tout compris. » (page 77).

« Si la psychanalyse s'est imposée en Europe, c'est bien parce qu'elle proposait une sorte de révolution culturelle – et cette révolution était avant tout sexuelle ! » (page 80).

« Il est clair qu'on ne peut pas tuer Gustave, comme on ne peut pas se débarrasser des exigences des morts, comme on ne peut faire taire la voix du vent... » (page 157). À savoir que Gustave est un énorme crocodile apparu en 1993 et qui vit dans la rivière Ruzizi.

Lors de sa parution, en 2006, ce roman correspondait au 150e anniversaire de la naissance de Sigmund Freud (né le 6 mai 1856 en Moravie, à l'époque autrichienne et maintenant tchèque), médecin, neurologue et père de la psychanalyse. Freud accusait « l'hypocrisie sexuelle bourgeoise » car il pensait qu'elle était « la cause principale des névroses. » (page 237).

« Vienne, 10 novembre 1933. Lorsque je suis arrivé chez Freud cet après-midi, à 18 heures, j'ai croisé dans la rue, à deux pas de la maison, une bande de miliciens fascistes en uniforme qui hurlait un chant nazi. Pourquoi tarde-t-il tant à fuir ce pays qui commence déjà à marcher au pas de la dictature ? » (page 435).

Sigmund Freud est mort le 23 septembre 1939 à Londres où il s'est finalement réfugié avec sa famille. Sa maison londonienne est devenue le Freud Museum.

Avec Isaac Rabinovitch, le lecteur découvre la Vienne du XIXe siècle, celle où vécut Sigmund Freud, Otto Gross et tant d'autres. « Je me sens si fier d'avoir rencontré les plus grands psychanalystes de Vienne ; les plus célèbres : Adler, Graf, Heller, Hitschmann, Rank, Sadger, Tausk, Wittles et surtout Stekel. Oui, Stekel ! Je suis encore ébloui par ce petit bonhomme qui cache son intelligence derrière un masque de jovialité presque vulgaire. » (page 134). Vous le savez peut-être, en 1909, Freud a fait un voyage aux États-Unis avec Carl Gustav Jung : je me rappelle très bien de L'interprétation des meurtres, de Jed Rubenfeld et j'ai eu l'idée de créer une liste de lecture intitulée Littérature psy sur Libfly.

Avec Leopold Caro, le lecteur découvre l'Afrique de ce début de XXIe siècle : une Afrique qui se veut moderne mais qui est encore proche de son passé et de ses traditions pour le meilleur et pour le pire (guerres ethniques, massacres...).

Le journal de Jack Bean renfermerait-il quelque secret ? Après la première guerre mondiale, il y eut deux courses en Europe : une pour le socialisme, une pour la psychanalyse, et « quiconque s'intéressant à la psychanalyse sait que les documents authentiques concernant Sigmund Freud sont interdits de consultation – certains mêmes jusqu'en 2113 : ses notes cliniques, ses lettres, tout est conservé à Washington, dans des coffres, sous clé – comme si ces archives contenaient un secret militaire de la première importance ; comme si le salut de l'Occident dépendait du maintien de cette chape de plomb. » (page 25).

Les deux mondes sont passionnants, si éloignés l'un de l'autre, mais en fait si proches.

J'espère que vous serez tentés par ce roman fascinant et très bien documenté !

Je le place dans les challenges Thriller de Cynthia et La Belle Époque de Carnet de SeL.
   
   

 

sur le blog de l'Association des Juifs Libéraux de Toulouse

Vu / Lu

"Mon patient Siegmund Freud"
de Tobie Nathan
Éditions Perrin (2006)

 

En ouvrant ce roman le lecteur découvre avec un peu de scepticisme des pages du Journal fictif du confident de Freud, un certain Isaac Rabinovitch, alias Jack Bean, juif russe, émigré à Vienne au début du siècle, psychiatre de formation, mais non un psychanalyste, qui a su écouter et recueillir les questionnements du plus fameux des psychanalystes. Nous suivons ses aventures existentielles à travers l'Europe pendant plus de trente ans, entre Vienne et Zurich, où nous constatons que dès ses débuts la psychanalyse en tant que modalité de traitement fut contestée, au grand désarroi de son inventeur.
Les aventures qui nous sont comptées entremêlées de retranscriptions de longues conversations entre J. Bean et Freud, sont rocambolesques et nous sont présentées par un narrateur qui nous raconte simultanément comment il s'est retrouvé en possession de ces pages valant une fortune dans le monde de l'édition moderne. Cette trouvaille extraordinaire n'est pas sans conséquences car il semblerait qu'une malédiction soit attachée au manuscrit. Le récit est bien mené et à une allure qui ne lasse pas le lecteur moderne. L'idée directrice qui ressort de ces dialogues entre Bean et Freud est que la pensée initiale derrière la psychanalyse était plutôt d'ordre politique tout comme le communisme et les autres mouvements de libération de l'époque, et pas réellement motivé par le désir de soulager les souffrances humaines. L'expression d'un désir de changer l'ordre social qui emprisonne et réprime les fantasmes dans un carcan de pensée néfaste à l'épanouissement de l'individu, la psychanalyse fut au départ une quête d'un petit groupe d'hommes, voulant se libérer de toutes leurs inhibitions que leur tradition leur avait imposée, cette tradition étant pour Freud en bonne partie la pensée rabbinique avec toutes ses contradictions déroutantes.

Enfin je peux dire que ce roman m'a tout particulièrement interpellé car le lien entre l'action passée et contemporaine a lieu en Afrique Central, dans la région qui a été bouleversé récemment par les atrocités du génocide rwandais. L'auteur est-il en train de suggérer qu'il existe des similitudes sociales entre l'Europe des premiers psychanalystes et l'Afrique contemporaine, je ne saurais le dire, mais d'imaginer qu'enfant je me suis baignée dans le lac Kivu à une centaine de mètres du lieu où se trouvait l'or caché de Sigmund Freud m'a complètement déconcerté. Je suis toujours étonnée par l'effet enchanteur d'un bon roman .

Nanette Johnson

   
sur le blog : Brèves de guerre : Brèves de René sur la 2e Guerre Mondiale, de 1870 à 1970

 

 

Aventure intérieure

 

Vienne, 1908. Isaac Rabinovitch, étudiant en médecine, croise le chemin de Sigmund Freud. Le grand professeur, déjà célèbre, s'attache à ce jeune Candide et lui parle librement : ses amours, ses rancoeurs, ses jalousies, autant de confidences qu'Isaac consigne dans un journal. Jour après jour, il y raconte les faits et gestes du maître, mais aussi la vie dans la Vienne finissante de Igoo. S'y dévoilent tout ce qui n'a pas été dit sur la psychanalyse, la vie privée de Freud, le comportement des premiers psychanalystes, les excès et les folies d'une révolution dans le siècle. Un jour de décembre 2003, ce document dont personne ne soupçonnait l'existence tombe entre les mains d'un chercheur expatrié. Mais plus le lecteur entre avec passion dans la vie de cet inconnu surgi du passé, plus les malheurs l'accablent, comme si une malédiction était attachée à ce manuscrit dont il a hérité par hasard.

Les premiers disciples de Sigmund Freud auraient-ils épuré l'histoire des débuts de la psychanalyse et momifié leur "patron" en retirant tout ce qui se rapportait à la vie amoureuse et sexuelle de leur groupe et à leur consommation de drogues (cocaïne et morphine) et d'alcools forts ? Ce petit groupe originel qui lança au cœur d'un empire austro-hongrois déclinant, dans cette Vienne de tous les possibles, une des plus extraordinaires aventures du XXe siècle, celle qui tenta d'éclairer le psychisme, a-t-il occulté ses excès ? Perhaps. En tout cas, cette hypothèse séduisante est l'argument choisi par

Tobie Nathan, un ethno-psychiatre reconnu qui est aussi un auteur inspiré de romans érudits mais jamais ennuyeux et plutôt décoiffants.

Tobie Nathan, Mon patient Sigmund Freud, chez Perrin.
© www.ethnopsychiatrie.net

   
sur le Blog "Pour 15 minutes d'amour"  


Tobie Nathan est un ethno-psychiatre reconnu qui travaille surtout avec des patients immigrés. Pour dire vite, un ethno-psy est un praticien qui mêle à la théorie freudienne des pratiques empruntées aux marabouts. Tobie Nathan est aussi un auteur de polars et de romans historiques passionnants. Tobie Nathan énerve certains de ses confrères car les créateurs polyvalents exaspèrent toujours les mandarins.
Le résumé de Mon patient Sigmund Freund, éd. Perrin 2006 :
Vienne, 1908. Isaac Rabinovitch, étudiant en médecine, croise le chemin de Sigmund Freud. Le grand professeur, déjà célèbre, s’attache à ce jeune Candide et lui parle librement : ses amours, ses rancoeurs, ses jalousies, autant de confidences qu’Isaac consigne dans un journal. Jour après jour, il y raconte les faits et gestes du maître, mais aussi la vie dans la Vienne finissante de 1900. S’y dévoilent tout ce qui n’a pas été dit sur la psychanalyse, la vie de Freud, le comportement des premiers psychanalystes, les excès et folies d’une révolution dans le siècle. Un jour de décembre 2003, ce document dont personne ne soupçonnait l’existence tombe entre les mains d’un chercheur expatrié. Mais plus le lecteur entre avec passion dans la vie de cet inconnu surgi du passé, plus les malheurs l’accablent, comme si une malédiction était attachée à ce manuscrit dont il a hérité par hasard.

Les membres du premier cercle des disciples de Freud ont-ils épuré l'histoire des débuts de la psychanalyse en momifiant leur "patron" et en épurant leurs mémoires de tout ce qui se rapportait à la vie amoureuse et sexuelle de leur groupe et à leur consommation de drogues (cocaïne et morphine) et d'alcools forts au cœur d'un empire austro-hongrois déclinant dans cette Vienne de tous les possibles ? Perhaps... Cette hypothèse séduisante et très romanesque est l'argument choisi par Tobie Nathan pour ce livre décoiffant. "Ça parle libre" aurait pu dire Lacan.

Publié par R.Claude le mercredi 20 juin 2007

   
Société Historique Aritistique et Littéraire de Puteaux



Mon patient Sigmund Freud de Tobie Nathan
par Stéphanie Albarède

La main saisit le livre. Le regard déchiffre le titre alléchant. La main retourne le livre pour que l’esprit puisse s’imprégner du résumé : quoi de plus normal que Vienne y soit citée pour un patient au nom de Freud ? Et le lecteur entame le roman. Que fait-il au Burundi ? Rassurez-vous, il le sait très vite. Démarrage de choc pour ce roman original.
De l’Afrique contemporaine à l’Autriche de la première moitié du 20ème siècle, Tobie Nathan nous fait découvrir en parallèle la vie de deux hommes : Léopold Caro universitaire expatrié de son passé en Afrique, Isaac Rabinovitch exilé de sa Russie natale à Vienne, haut lieu de la psychanalyse. Le hasard fait que le premier devient le détenteur du journal intime du second. A travers les remous d’une Afrique instable, Léopold devient la cible de plusieurs nations, les carnets détiennent un secret dont beaucoup rêvent de s’emparer. Léopold raconte son aventure au fil de la lecture des pages d’Isaak. Un très bon roman où la façon de traiter l’intrigue attise l’addiction du lecteur et les descriptions le plongent dans un autre temps grâce au charme suranné d’une Vienne en effervescence intellectuelle, dans un autre monde grâce au magnétisme sensuel d’une Afrique en ébullition politique.
Et Freud ? Il est omniprésent. Isaac a été élu par Sigmund comme son confident. Il consigne leurs entretiens dans ses carnets. Et l’on découvre ainsi la face cachée du professeur, de sa vie privée à ses théories, mais aussi tous les protagonistes des balbutiements de la psychanalyse. La narration de faits peu connus du lecteur lambda donne une seconde dimension au livre, avec cependant un petit bémol : qu’est ce qui relève de l’imaginaire, de la réalité et surtout du parti pris de l’auteur ? La psychanalyse apparaît souvent fumeuse, pratiquement inefficace (le suicide est monnaie courante), les méthodes des pionniers de cette discipline pourraient s’apparenter à celles de sectes. Freud un être tyrannique ? « Un chef des esprits, maître du vent » ? Le lecteur cherchera la vérité entre les lignes sans jamais l’atteindre mais n’en délaissera pas moins le livre. Finalement, le manque d’objectivité est presque une qualité, véritable catalyseur d’intérêt. La main refermera le livre, avide d’un prochain pour satisfaire la curiosité de l’esprit sur les prémices de la psychanalyse.

   
Le Journal des Peintres
en Ligne

 

Mon patient Sigmund Freud de Tobie Nathan

lundi 9 mars 2009



Tobie Nathan est ethnopsychiatre, mais il est aussi romancier.

Il nous offre là un bon roman dans lequel il nous décrit le chaos en Afrique et, à travers une histoire policière, la rencontre avec quelqu’un qui a connu Sigmund Freud, ce qui lui permet de faire passer quelques unes de ses opinions sur la psychanalyse...
C’est écrit comme un roman policier, avec une intrigue, des meurtres,etc.

Extraits du roman :

(...) la psychanalyse est un mouvement politique et non une quête de type scientifique.

Vous savez ce que c’est qu’un névrosé ? C’est quelqu’un qui préfère les plaisirs de l’enfance à ceux de la maturité. Voilà ce que c’est !

Parler pour se soulager ? Les personnes choquées ont surtout besoin d’oublier ; non de se souvenir...

La psychanalyse n’a jamais donné du génie à un imbécile ; mais lorsqu’on en abuse, elle peut parfaitement transformer n’importe qui en imbécile - et arrogant de surcroît !

Et l’écologie, cette passion malsaine associant la nature au bien... tout était déjà chez les « petits savants viennois »...

Quel drôle d’homme (Freud), qui a su intéresser les plus intelligents de ses contemporains à des futilités invraisemblables. Quelle force de conviction le portait ainsi, prophète sans dieu, politicien sans cause, chef des esprits, maître du vent ?

Le roman est truffé de pensées de cette veine et l’on ne perdra pas son temps à le lire !
   
salsachocolat

Ce livre m'a transportée dans la vie et l'univers de Sigmund Freud. L'histoire est racontée par un jeune psychanaliste devenu l'ami et le confident du père de la psychanalise. Je le conseille à tous les passionés de Freud. Inutile d'ajouter que la plume de Tobbie Nathan nous entraine comme dans un long voyage...

salsachocolat

Le 15 Octobre 2009 à 00:42:51

 

Un compte rendu le 11 juin 2016

Voici un roman sous forme de double journal : celui de Léopold Caro, coopérant universitaire au Burundi qui dirige un centre de psychothérapie en 2003-2004, et celui d'Isaac Rabinovitch, alias Jack Bean, alias Dr. Heinrich Funk, jeune psychiatre ami et confident de Sigmund Freud, bientôt militant de premier plan du Komintern, dont les mémoires s'étendent entre 1908 et 1939, ayant toujours pour objet ses relations ambivalentes avec le père de la psychanalyse. De la rencontre entre le premier personnage-narrateur (qui peut ressembler à l'auteur) et les descendants du second (sans doute un personnages fictionnel), du croisement entre ces deux textes diaristes, surgit une intrigue à suspense haletant, au rythme accéléré, où les attentats, les menaces, la corruption et violence ordinaires et l'espionnage dans l'Afrique post-génocide rwandais font ricochet avec la vie d'un Juif, dandy anarchiste d'avant la Grande guerre converti au communisme et à la clandestinité dans l'Europe hitlérienne. 

Néanmoins, par-delà le suspense et la description des deux environnements politico-historiques, je m'attendait à un règlement de comptes avec la psychanalyse, comme c'est souvent l'intention de ceux qui s'attellent aux biographies confidentielles ou « non-autorisées » (fussent-elles fictionnelles) de Freud, et sachant aussi que Nathan a pris ses distances de cette thérapeutique il y a longtemps. Or, distanciation par rapport à l'histoire officielle de la psychanalyse, il y a, indubitablement, mise en perspective du mythe qui entoure le fondateur de la discipline aussi, avec de justes, nombreux et instructifs apports informatifs sur le contexte de cette immense découverte, mais aucune animosité personnelle : le personnage de Freud en ressort même grandi, à mon sens, car humanisé, avec tous ses doutes, ses manies, ses transgressions et même ses petitesses... 

Le contexte intellectuel de la naissance de la psychanalyse est sans doute le thème principal du livre, et le plus approfondi en nombre de pages. J'ai appris la proximité de celle-ci avec des drogues trop accessibles et pas assez redoutées (Freud n'était pas le seul cocaïnomane, désintoxiqué ou non...), et avec des mouvements à caractère nettement plus politique et donc plus « révolutionnaires » qu'elle, science aux principes subversifs mais aux procédés bien bourgeois ; des mouvements fondés sur la critique de l'ordre sexuel des premières décennies du XXe siècle, qui gravitaient en particulier autour de la figure historique d'Otto Gross et des intellectuels et artistes qui fréquentaient la colonie Monte Verità à Ascona, en Suisse. La centralité de la sexualité dans la psychanalyse ne sortit donc pas du néant, ni son attention à la mythologie et au théâtre grecs, ni sa mise en perspective historique et anthropologique des monothéismes et du patriarcat réciproquement... De plus, du point de vue des réalisations concrètes et de la conscientisation politique du sexuel, Mai 68 n'a donc rien inventé non plus ! 
À ce propos, je me suis laissé prendre au jeu de vérifier l'existence des noms de toute cette pléthore de personnages, penseurs qui évoluaient à différents titres (souvent comme disciples bientôt dissidents) autour du professeur Freud et du docteur Gross : à ma surprise ils sont réels, à la seule et notable exception de Carl Gustav Jung, nommé, de manière entièrement transparente et significative, C. G. Alt (Ancien donc, pas Jeune...!). 
J'ai émis des hypothèses sur l'identité éventuelle de deux des personnages féminins les plus importants dans l'intrigue : la comtesse Hanna von Kessler, Hanna qui « je le comprenais enfin, avait été immolée sur l'autel de la psychanalyse » (p. 326), et la comtesse Isabella de Montmaurin, dont Freud s'enthousiasme : « […] je peux vous affirmer sans forfanterie : succès total ! Et sur toute la ligne... Autrement dit : victoire complète sur l'ennemi ! Elle ne présente plus aucun symptôme » (p. 411). Mais je n'en dirai pas plus, n'étant pas parvenu à des réponses certaines... 

Mon seul petit regret : que Léopold Caro ne se soit pas attardé un peu davantage sur l'Afrique et ce qui l'y attirait. Mais je comprends que c'eût été au détriment du rythme du récit d'espionnage. 

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[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur Wikipedia]

 


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sortie le 13 octobre 2011