La revue francophone d'ethnopsychiatrie
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E
thnopsy/Les mondes contemporains de la guérison

   
 

 

 
comité de rédaction  
 
Roberto Beneduce (Torino), Gilles Bibeau (Montréal), Alain Blanchet (Paris), Mikkel Borch-Jacobsen (Seattle - Etats-Unis), Ellen Corin (Montréal), Piero Coppo (Pise), François Dagognet (Paris), Patrick Deshayes (Paris), Vinciane Despret (Liège), Catherine Grandsard (Paris), Henri Grivois (Paris), Lucien Hounkpatin (Paris), Salvatore Inglese (Catanzaro), Bruno Latour (Paris), Mariella Pandolfi (Montreal), Françoise Parot (Paris), Sybille de Pury (Aix-en-Provence), Françoise Sironi (Paris), Isabelle Stengers (Bruxelles), Nathalie Zajde (Paris).

Rédacteur en chef : Tobie Nathan.

Directeur de la publication : Philippe Pignarre


Tobie Nathan
et Philippe Pignarre
Argument  
 
Dans tous les pays développés, des milliards sont dépensés pour la santé, et les systèmes de soin s'organisent en complexités gigantesques, institutionnelles, juridiques, économiques. Dans tous pays, dans toutes les cultures, il existe aussi des pratiques de guérison que l'on ne peut simplement définir en les qualifiant d'alternatives, parallèles, archaïques ou parascientifiques. Dans tous les pays, qu'ils soient développés ou non, les systèmes de santé et les pratiques de guérison cohabitent de mille façons, bien qu'ils se condamnent mutuellement, s'opposent, s'entrecapturent, se disqualifient, se complètent, formant une écologie intriquée à laquelle on ne fait pas justice en opposant "modernité" et "archaïsme" ou, à l'inverse, "biopouvoir" et "médecines traditionnelles". Pour comprendre cette écologie, il faut une revue qui puisse rassembler des travaux qui ne trouvent pour l'instant nulle part où se confronter. Il faut pouvoir étudier aussi bien les systèmes de santé les plus techniques et les plus biologiques que ceux qui utilisent des objets et pratiques enracinés dans la définition d'une culture ou d'une ethnie. Il faut pouvoir confronter les résultats, les enquêtes, les hypothèses, de l'anthropologie, de l'éthologie, de l'histoire, de la philosophie, de la théologie, des "science studies" avec celles de la médecine, de la psychiatrie, de la psychologie.

Tous les "mondes contemporains de la guérison" intéressent la revue. Oui, il s'agit bien de mondes, et non simplement de moyens en vue d'une fin ! Cela est vrai de la tomographie en banlieue parisienne, des associations de patients atteints de myopathie, aussi bien que des cultes marocains aux marabouts, ou de l'exorcisme catholique. Il s'agit bien de mondes "contemporains" car toutes ces pratiques correspondent à des solutions actuelles, inventées récemment, ou réinventées de façon nouvelle, et il est impossible de les ordonner selon une flèche du temps qui irait de la survivance archaïque au futur rationnel. Enfin, il s'agit de "guérison" et non de maladie. Nous nous intéresserons à toutes les manières possibles qu'il y a de guérir, et nous ne voulons pas qu'on disqualifie d'avance certaines pratiques par ces catégories qui ne servent qu'à couvrir notre ignorance comme ceux de "placebo", de "suggestion", de "transfert" et surtout ceux de "croyance" et de "représentation symbolique". Comme si l'on pouvait guérir pour de mauvaises raisons! Au centre de notre revue, dans le titre, claquant comme un drapeau, nous avons inscrit le mot Ethnopsy . Pourquoi ? Parce que c'est autour de ces termes controversés d'ethnopsychiatrie et d'ethnopychologie, que nous attendons le renouvellement de toutes les confrontations intéressantes concernant les mondes contemporains de la guérison. Nous ne prétendons pas qu'il s'agit là d'un corps de connaissances assurées, mais d'une ligne de faille qui oblige à rouvrir la discussion que ni la division entre psychanalyse et biologie, ni la séparation entre anthropologie et psychiatrie, ni l'opposition entre sciences et thérapie, ni la succession de l'archaïsme et du modernisme, n'ont permis de clore.

Grâce à l'ethnopsychiatrie, on peut commencer à prendre au sérieux le "contenuÓ de ce que disent les patients de leur guérisons et des mondes auxquels ils s'affrontent, au lieu de les disqualifier d'avance par la notion d'ignorance, de croyance ou de représentation. On peut aussi, autour des situations expérimentales créées par l'ethnopsychiatre, commencer une enquête qui respecte les "techniques" et les "objets" par lesquels on parvient à la guérison. Respect des contenus de pensée et des dispositifs techniques, voilà ce que nous empruntons à l'ethnopsychiatrie pour engager un débat sans concession, mais aussi sans anathème, avec toutes les disciplines attachées à décrire "les mondes contemporains de la guérison". Ethnopsy se veut une revue de confrontation scientifique. Par le mot de confrontation, elle indique qu'elle ne vise pas à remplacer les revues spécialisées, mais à choisir dans la masse des travaux français et étrangers, ceux qui se prêtent le mieux aux risques de la mise en relation pour avancer dans l'écologie des pratiques de guérison. Par le mot "scientifique", elle ne cherche pas simplement à définir son sérieux académique - respect des faits, qualité des références, honnêteté des recensions, pluralité des avis, ce qui va de soi - mais quelque chose de plus ambitieux et de plus risqué : trouver à chaque fois les situations qui permettent aux sujets dont parlent les articles de se trouver en situation de récalcitrance maximale. La revue jugera donc de la qualité des articles non pas à la façon dont "ils maîtrisent leurs sujets", mais à la façon dont ils se laissent surprendre par eux, protégeant ainsi les patients contre la disqualification systématique qu'ils subissent le plus souvent dans le cadre des interrogations traditionnelles. La revue est donc prête à explorer des inventions littéraires, méthodiques, expérimentales, que la simple imitation du style prétendument savant ne saurait épuiser. Si Ethnopsy se veut une revue de "confrontation scientifique", elle s'impose de ce fait les propositions risquées, visant à transformer au moins une situation. Car parler de comment on guérit pourrait contribuer à transformer une situation, celle où patients et guérisseurs s'exposent à la disqualification en invoquant des preuves qu'ils pensent expérimentales.

Nouvelle revue, Ethnopsy voudrait éviter à la fois l'éclectisme, si fréquent dans le monde anglo-saxon et la clôture sectaire, si fréquente en France. Elle propose donc de réunir les auteurs que l'aventure passionne sur cette seule plate-forme : avez-vous des données, des terrains, des hypothèses, des dispositifs, des objets, des moyens qui permettent d'établir des liens entre les différentes façons de saisir "les mondes contemporains de la guérison", sans les partager d'avance a priori entre croyance et réalité, rationnel et irrationnel, objectivité et représentation, efficace et inefficace? Etes-vous prêts à suspendre ces qualificatifs, le temps que l'on puisse procéder à l'enquête? Ë l'heure où les mondes s'ouvrent largement les uns aux autres, à l'heure où il est possible dans chaque grande métropole de consulter thérapies savantes, thérapies culturelles et thérapies religieuses, où les patients se constituent en collectifs et viennent interroger leurs thérapeutes, leur demander des comptes sur les guérisons qu'ils promettent, la seule attitude nous semble d'accompagner les usagers dans leurs investigations.

Tel est l'objet d'Ethnopsy - les mondes contemporains de la guérison.

Le comité de rédaction


N°2

 


N°3

 


N°4

Conseils aux auteurs

 
 
La revue Ethnopsy. Les mondes contemporains de la guérison publie des contributions originales, théoriques, cliniques, des recherches de terrain, des débats, des points de vue historiques, méthodologiques, philosophiques, des critiques d’articles ou de livres, des bibliographies, qui contribuent à problématiser la guérison sous tous ses aspects, telle que la vivent les patients et telle que l’inventent les professionnels, telle que la perçoit la société et telle que les institutions tentent de la contenir.

Les articles sont publiés en français. Ils seront accompagnés d'un résumé de 5 à 10 lignes en français et en anglais, ainsi que de trois à cinq mots-clés permettant l'indexation.

Les articles soumis à la rédaction, en principe longs de quinze à vingt pages, seront adressés en triple exemplaire, accompagnés d’une disquette PC ou Mac. La première page devra comporter, outre le titre de l'article, les prénoms, les noms complets des auteurs, leurs titres académiques ainsi que l'adresse du premier auteur.

Le Comité de Rédaction désigne deux lecteurs indépendants auxquels l’article est adressé anonymement. Après avis des "experts", le comité de rédaction décide de la publication de l’article. Le comité de rédaction s’engage à fournir une réponse quant à la publication dans un délai maximum de trois mois.
Le premier auteur est considéré comme responsable de la publication. Il assure la correction des épreuves. Les manuscrits refusés ne sont pas retournés.

Les opinions exprimés dans les articles n’engagent que leurs auteurs – en aucun cas le Comité de rédaction.


N°5

 


Tobie Nathan, Isabelle Stengers et Philippe Pignarre

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