Conférence inaugurale
de la Journée de la Francophonie, prononcée le 20 mars
2005, à l’Université de Tel-Aviv.

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Le pari
de la Francophonie : entre communauté politique et diversité
culturelle.
par Tobie Nathan
En ce temps là, dit la Genèse, (11, 1 et
11, 9) vayehi kol haaretz chefa a’hat ouédévarim
a’hadim… « la terre avait une seule langue et l’on
y disait des paroles identiques »… C’est du moins
ainsi que le philosophe Leibowitz comprenait la phrase. Ce serait donc
contre l’identité des discours que Dieu prit ombrage, déclenchant
son châtiment… le chapitre se termine ainsi : ki cham balal
adonaï chefat kol haaretz « et dieu répandit la confusion
dans la langue… » ce que je comprends comme : « Dieu
imposa la multiplicité ». J’ai d’autant plus
tendance à comprendre cette phrase célèbre de la
Genèse de cette manière que j’ai entendu en Afrique
un récit qui lui ressemble beaucoup. Le récit se déroule
au moment de la création du monde. D'après ce que m'a
raconté un vieux résidant dans la région de Gbanigbe,
au Bénin, les choses se seraient déroulées ainsi
: Olodumaré était seul et le seul, tout et le tout et
du coup, la tristesse régnait dans l'univers. Identité,
unité laissaient là aussi planer un sentiment de mélancolie.
Pour introduire la vie, Olodumaré a procédé au
premier sacrifice : il s'est coupé lui même. Et c'est en
se fragmentant en deux parties qu'il a donné naissance aux deux
mondes — c’est-à-dire : au monde. Ce geste de coupure
initiale, les Yorubas, Gouns, Fons, Minas, aiment se le représenter
par la décapitation de la calebasse. C’est ainsi que pour
initier les rituels, ils prennent une machette et d'un coup sec, en
tranchent la partie haute, que l’on appelle « le couvercle
». Alors, Olorún a donné naissance à deux
mondes, celui de gauche et celui de droite. Mais, l'on dit qu'immédiatement
le désordre prit la place de l'ennui… une indescriptible
cohue, car ceux de gauche voulaient occuper le monde de droite et ceux
de droite voulaient aller à gauche (déjà !). Alors,
Olorún comprit que la dualité était encore plus
nuisible que la totalité unique puisque le désordre était
plus détestable que l'ennui. C'est ainsi qu'il choisit —
on dit en mina : « kikpikpo », que l'on pourrait traduire
par "la multiplicité" — il choisit « la
multiplicité », "la quantité". Ainsi donc,
Olorún, le dieu créateur, enseigna-t-il aux peuples du
Sud-Bénin, la langueur mélancolique de la divinité
unique et le désordre destructeur de la divinité dédoublée.
Ensuite, Olorún a donné naissance aux sept premières
divinités. Parmi elles, il y avait Shangó, la dieu de
la guerre, Ogún, celui de la foudre et certainement Omolú.
C'était le début du début, le temps où il
n'y avait pas de temps et pas d'espace pour dispenser le temps. Lui,
là haut, il était toute la voûte et sous lui, il
y avait seulement de l'eau. Et du cœur de l'eau, il fit surgir
un arbre, cette espèce de palmier qui donne les noix portant
deux paires d'yeux — ces noix que l’on utilise dans les
dispositifs divinatoires, que l’on appelle au Bénin et
au Nigeria, les rituels du fa. À l'aide d'une corde, il fit descendre
les divinités primordiales qui partirent se réfugier chacune
sur une branche, solitaires, sans se parler entre elles. À toutes,
il a confié des éléments, à Shangó,
la foudre, à Ogún, le terrible, les armes de fer et à
Omolú, l'indispensable, il a confié la variole. Chacun
avait des éléments puissants, et chacun restait solitaire,
sur sa branche, et jaloux de ses pouvoirs. Mais à Oronyía,
le dernier, le plus jeune, le septième, il n'a rien donné
qu'une chose, un objet, à la fois clair et sombre. Cette chose,
dit-on au Bénin, plus on la lance avec force et plus proche est
sa chute. C’est une pierre que l’on nomme là bas
d’un nom étrange que l’on pourrait traduire par :
« noir/les yeux ouverts ». Plus on l'expédie au loin
et plus elle tombe aux pieds de celui qui l’a jetée. Elle
a échappé des mains de Legba et là où elle
est tombée, a commencé la terre. C’est alors seulement
que les divinités primordiales, les vodúns sont descendues
du palmier.
Si Olorún a fonctionné un moment comme un tout, justement
au début, il a été amené à y renoncer.
Il est parti de l'unique et a ensuite lui même choisi le multiple.
Quant aux divinités auxquelles il a donné naissance, je
suppose qu'à leur tour il les a créées comme des
entités sans parties, et c'est pour cette raison qu'elles ne
purent communiquer entre elles.
Qu’en est-il de cette septième divinité ? Vitalité
et désordre, feu, brindilles surgissant inopinément du
foyer, Legba, à la différence des autres divinités,
est démuni de tout attribut. Ne possédant rien, il se
fait mouvement, copule, liaison dans l'infini mouvement vers l'unité.
Prince des médiateurs, il parle toutes les langues alors que
chacun des autres dieux ne sait parler que la sienne. Porte-parole de
la divinité suprême (Olorún), c'est l'indispensable
messager sans lequel les autres divinités ne sauraient s'entendre
.
Je crois profondément que la création du monde n’est
pas un événement advenu une fois pour toutes, mais qu’il
se répète, génération après génération
et qu’à chaque fois, l’univers est soumis aux mêmes
exigences, aux mêmes nécessité. Nous pouvons dire
qu’en ce moment-même est en train de naître un monde
nouveau et une fois encore nous percevons la tentation de l’uniformité,
semblable à celle de l’épisode de la tour de Babel.
Mais l’on peut aussi sentir la naissance, comme dans le récit
mythique béninois, de nouvelles entités, d’une certaine
manière assimilables à des divinités débutantes,
lourdes de promesses, mais encombrées, aussi, pataudes, hésitantes.
Là aussi, comme dans le mythe africain, elles sont regroupées
autour de langues.
le Commonwealth, né en 1931, a d’abord regroupé
les anciennes possessions britanniques. Il est aujourd’hui constitué
de 53 nations, entièrement ou partiellement anglophones ; la
Ligue des États Arabes (ou Ligue Arabe), créée
au lendemain de la dernière guerre, articulée autour de
l’idée d'une nation arabe, organisée autour d’une
langue, qui diffuse une civilisation, une culture, et pour beaucoup
des 56 pays membres, une même religion : l’islam. La ligue
arabe s’est dotée d’institutions propres, comme l'organisation
arabe pour l'éducation, la science et la culture, créée
en 1970. L'Hispanité est entrée récemment à
son tour dans ce gigantesque concert avec, depuis 1991, la multiplication
de Sommets ibéro-américains, des conférences et
des projets regroupant l'Espagne, une bonne partie des pays du continent
américain, les Philippines en Asie, la Guinée équatoriale
en Afrique...Depuis 1992, la Turcophonie réunit désormais
six pays d'Asie centrale qui ont vécu sous la domination de l'empire
ottoman, avec aussi des Sommets réguliers, des organismes et
des projets réalisés en commun. C’est en 1996 que
s’organise la Communauté des pays de langue portugaise
(CPLP), regroupant des pays aussi divers que l'Angola, le Mozambique,
le Timor oriental, Sao Tomé e Principe, la Guinée-Bissau,
le Cap-Vert, et aussi bien entendu le Brésil et le Portugal.
Et là aussi, nous observons des rencontres avec des Sommets réguliers,
des projets culturels et économiques, mais également une
réelle volonté de présence dans les domaines de
la politique, de l'économie, du développement, de la culture
et du maintien de la paix.
Pour ce qui concerne la francophonie, sa naissance a été
quelque peu cahotique. Le Sommet de l'OCAM - Organisation Commune Africaine
et Malgache - réuni en juin 1966 à Madagascar avait officiellement
proposé la création d'une véritable institution
francophone internationale, mais de Gaulle, qui avait pourtant créé
quelques mois auparavant le Haut Comité pour la défense
et l'expansion de la langue française, n’a pas voulu suivre
la proposition des chefs d'État, sans doute à cause des
querelles canadiennes — hypothèque qu’il a levé
lorsqu’il prononça son apostrohe fameuse : "Vive le
Québec libre" en juillet 1967. Deux ans plus tard, en février
1969, se réunit à Niamey, la première conférence
des États francophones avec 21 délégations. La
France y est représentée par André Malraux. L'Agence
de coopération culturelle et technique (ACCT) est créée
un an plus tard, en mars 1970 — précisément le 20
mars, tout comme aujourd’hui. C’est cette agence qui deviendra
en 1995, lors du Sommet de Cotonou, l'Agence intergouvernementale de
la Francophonie (AIF), principal opérateur de la Francophonie,
qui développe des projets concrets ainsi que des programmes de
coopération dans les domaines de l'éducation, de la culture,
des médias, de l'économie, de la société
civile et de la bonne gouvernance.
C’est après cela, et donc assez récemment, il y
a seulement une dizaine d’années que la Francophonie s'est
structurée véritablement, devenant, à la suite
d'une décision prise au Sommet de Hanoi, l'Organisation internationale
de la Francophonie (OIF), dotée d'un Secrétaire général,
le plus haut représentant de la Francophonie sur le plan international,
et à qui les pays-membres ont clairement voulu donner un rôle
politique et une visibilité internationale. Son mandat est en
principe de quatre ans; la fonction a été confiée
de 1997 à 2002 à l'ancien Secrétaire général
des Nations Unies, l'Égyptien Boutros Boutros-Ghali, puis depuis
2002 à Abdou Diouf, l'ancien Président du Sénégal.
Depuis 1998, l'OIF a un statut d'observateur auprès de l'Assemblée
générale des Nations Unies. Le Secrétaire général
est donc amené de plus en plus à s'impliquer — et
à impliquer l'OIF — dans des dossiers de nature politique,
dans des situations de crise, dans l'observation de processus électoraux
: ainsi a-t-il par exemple désigné des représentants
spéciaux pour suivre les développements de situations
politiques troublées aux Comores (opération maintenant
achevée), en Côte-d'Ivoire et en Haïti, et contribuer
à leur solution. Le Sommet de Beyrouth a également pris
un engagement sans équivoque en faveur de la mise en application
de la déclaration de Bamako sur la démocratie, la bonne
gouvernance et les droits de la personne, adoptée par la Francophonie
en novembre 2000 dans la capitale malienne. Par ailleurs se tiennent
régulièrement (à l'occasion des Sommets ou entre
ceux-ci) des sessions de la Conférence ministérielle de
la Francophonie, où se retrouvent les ministres des affaires
et/ou ceux chargés de la Francophonie dans les gouvernements
des pays-membres.
Voilà donc le cinquième de ces êtres nouveaux dont
j’évoquais la naissance contemporaine : La Francophonie.
Il est composé de 63 états, regroupant quelque 710 millions
d’individus. Mais il en est d’autres encore qui vont s’organiser
dans le nouveau monde qui apparaît sous nos yeux. Et à
nouveau, comme dans le mythe béninois, ces êtres sont structurés
autour d’une langue. Comme si tout d’un coup, dans une sorte
de big bang mental, de vastes ensembles prenaient soudain conscience
d’eux-mêmes, ayant en commun une culture ou un ensemble
de valeurs éthiques, morales, politiques. C’est très
certainement l'une des clés pour comprendre notre monde nouveau,
qui apparaît multiple, complexe, articulé. Ainsi, les Chinois,
forts du cinquième de la population mondiale, ont-ils tout récemment
décidé qu'ils ne donneraient plus de conférences
de presse en anglais. La Chine constitue très certainement le
sixième des êtres que j’étais en train de
décrire. L'Inde, dont seulement 10% de la population totale (un
milliard deux cents millions d’habitants) parle — et encore
! plus ou moins bien… l'anglais… L’Inde compte plus
de 1.500 langues — parmi lesquelles 15 langues officielles. Elle
aspire elle aussi, à constituer l'un de ces nouveaux pôles.
Pour mémoire, plus d’un milliard de personnes parlent le
chinois, 600 millions l’anglais, 450 millions le hindi, 400 millions
l’espagnol, 300 millions le russe, 250 millions l’arabe,
200 millions le portugais, tout comme le bengali. On évalue à
environ 170 millions les locuteurs en français… et 6 millions
environ parlent l’hébreu, comme le danois, mais représentant
la moitié des locuteurs du kuniarwanda et du kirundi .
Cependant, vous le savez comme moi, ces regroupements,
même s’ils se coagulent autour d’une langue, sont
bien plus fonctionnels encore. Il s’agit de s’agréger,
jusqu’à devenir une entité qui va pouvoir ensuite
agir dans l’espace international.
Un certain nombre de pays sont très récemment devenus
ou envisagent de devenir à leur tour membres de la Francophonie,
soit qu'une partie plus ou moins importante de leur population parle
effectivement le français, soit que, même si leur francophonie
réelle est réduite, ils estiment que leur participation
à cette communauté leur permettra d’entrer dans
une communauté, d’en partager les valeurs. La Grèce
et la principauté d'Andorre ont été admis au dernier
Sommet de Ouagadougou. Plusieurs pays d'Europe centrale et orientale
ont posé leur candidature à la Francophonie et ont été
acceptés comme membres observateurs : l'Arménie, la Croatie,
l'Autriche, la Géorgie et la Hongrie, venant rejoindre la Lituanie,
la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et la République
tchèque. Certains pays qui pourraient se considérer marginalisés,
estiment qu'une adhésion à la Francophonie constituerait
un soutien international, surtout si une part de leur population a une
réelle pratique du français. Il en est ainsi de l'Iran
d'aujourd'hui, peut-être de l'Afghanistan de demain, où
la langue française occupait naguère une place d’importance.
Parmi les francophones potentiels ou virtuels — et vous vous doutez
que je voulais en arriver là — il y a le cas d'Israël,
dont une fraction notable de la population — entre 8 et 10 % —
parle le français. Il s’agit bien sûr de la population
originaire du Maghreb et du proche-orient, dont l’immigration
remonte aux années 60 et 70. Nous savons certes que nous avons
affaire aujourd’hui, non pas seulement aux émigrants eux-mêmes,
que nous nous réjouissons de retrouver nombreux à nos
manifestations culturelles, mais aussi aux secondes et troisièmes
générations. Ceux-là ne sont plus, dans la majorité
des cas, des locuteurs actifs, la plupart cependant comprennent encore
cette langue, mais surtout la chérissent comme une sorte de patrimoine
familial. L’on pourrait dire que la première génération
parle la langue, la seconde génération « l’entend
» et la troisième s’en souvient… Il ne faudrait
pas grand chose, sans doute un encouragement, une reconnaissance provenant
des autorités françaises, une acceptation de l’intérêt
spécifique que représente cette population par les autorités
israéliennes pour que les choses changent. Jusqu’à
une date très récente, la candidature d’Israël
provoquait l’opposition de certains pays arabes. Et, puisque l'admission
comme membre est soumise, selon la Charte de l'organisation, à
la règle de l'unanimité, il paraissait évident,
que l'entrée d'Israël ne pourrait obtenir le consensus.
Soucieux de ne pas se heurter à un refus, les gouvernements israéliens
se sont abstenus de présenter formellement leur candidature.
Mais il semble bien que les bouleversements politiques actuels sont
en train de changer la donne, comme l’a justement et très
récemment fait remarquer notre premier ministre.
Mais vous autres, Israéliens, devez vous demander : la francophonie,
d’acord — mais pourquoi faire ? Sans doute existe-t-il une
raison très simple, immédiate : parce qu’en Israël,
on parle aussi le français et que ces centaines de milliers de
locuteurs ressentent une attirance naturelle envers d’autres locuteurs
avec lesquels ils souhaitent partager des informations, des opinions,
des analyses.
Cependant, il existe aussi des motivations d’ordre plus politique.
Israël a toujours su protéger et jusqu’à présent
sa spécificité linguistique et culturelle. Israël,
il convient de le rappeler ici, est le pays où l’on a vu
— événement inouï et sans doute unique dans
l’histoire de l’humanité — où l’on
a vu renaître, disais-je, une langue que l’on pensait morte.
Cet événement, je le répète, inouï,
qui peut d’une part être rattaché à une personne,
Eliezer Ben Yehuda, mais aussi à une époque, une tradition
d’intellectuels européens, a changé la perception
anthropologique de la langue. Jusqu’alors, on pensait que la langue
d’une population était une sorte de destin quasiment naturel,
héritage historique millénaire, dont les mouvements ne
pouvaient être comparées qu’à l’évolution
des espèces. Israël a prouvé que cette réalité
anthropologique que l’on pensait inéluctable, mécanique,
déterminée, pouvait être modifiée à
partir d’une volonté politique délibrée.
Ainsi, cette pièce essentielle de la culture, la langue, pouvait
ne pas seulement être un destin. En d’autres mots, Israël
a su prouver que la culture n’était pas une nature ; «
que la culture, ça se cultive ! » Mais dans notre monde
moderne, en voie de globalisation accélérée, la
culture d’Israël, sa langue, sa spécificité
si particulière, risque d’être abrasée, risque
d’entrer à son tour dans cette gigantesque meule d’où
elle pourrait ressortir banalisée, uniformisée, identique
à tant d’autres, à toutes les autres, peut-être…
Israël, comme tant d’autres grands pays au monde, risque
à son tour de se retrouver dans la situation de la Genèse
« où l’on parlait une seule langue et où —
j’ai envie d’ajouter : et donc — on disait des paroles
identiques ». C’est à mes yeux la réponse
la plus probante à la question que je posais : « la francophonie,
pourquoi faire ? » Car, s’il est une caractéristique
des pays membres de la francophonie, c’est paradoxalement la multitude
des langues qu’on y parle. La langue française leur sert
à mes yeux d’avantage de gardien de leur différence
que d’obligation néo-colonialiste. Et cela aussi résulte
d’une volonté politique. C’est très précisément
parce que l’Organisation Internationale de la Francophonie a placé
comme objectif prioritaire la protection de la diversité culturelle
que l’adhésion à la francophonie constitue pour
nombre de pays une sauvegarde de leur identité spécifique
; constitue pour la multitude d’ethnies peuplant ces pays, une
garantie que l’on protègera leur langue, leurs habitudes,
leur génie propre.
Pour la première fois, le Xème Sommet francophone qui
s'est tenu les 26 et 27 novembre 2004 à Ouagadougou, en présence
de 56 délégations, a adopté un cadre stratégique
pour la Francophonie, portant sur les dix années 2005-2014. Ce
texte qui constitue une charte, a retenu les objectifs stratégiques
dans quatre directions essentielles : la première est la langue
et la diversité culturelle, la seconde, la paix, la troisième
la démocratie et les droits de l'homme, et la quatrième
l'éducation, et la coopération pour le developpement durable.
C’est ainsi qu’il faut comprendre le pari de la francophonie.
Il s’agit certainement de la naissance d’une de ces grandes
entités qui seront les véritables acteurs de demain sur
la scène internationale, mais celui là est spécifique.
Il est singulier, unique ; il a choisi de protéger les parties
qui le constituent. Il s’est formellement engagé à
les maintenir vivantes, fonctionnelles. Là aussi, il s’agit
d’une première fois ! Le Secrétaire Général
de l’Organisation Intergouvernementale de la Francophonie a annoncé
très récemment qu’il ouvrirait la négociation
à l’Unesco au mois d’octobre prochain, d’un
instrument juridique normatif sur la diversité culturelle. La
francophonie se dotera donc très prochainement de l’instrument
juridique permettant de protéger les minorités culturelles.
Vous l’avez compris, je le pense, je plaide pour la francophonie
dont j’aime la philosophie ; à la suite de notre premier
ministre et de notre ministre des affaires étrangères,
je suis convaincu qu’Israël y a naturellement sa place ;
et le Service de Coopération et d’Action Culturelle de
l’Ambassade de France fera tout pour la promouvoir sous toutes
ses formes en Israël.
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